Canicross et Canitrail de Saint Martin d'Ardèche (07) - 14 et 15 mai 2016

0030pAu "menu" le samedi : canicross

Le compte-rendu par Jean-Marie, maitre de Jixie :

Un week-end de Pentecôte à St Martin d’Ardèche avec au programme un canicross le samedi et un canitrail le dimanche, que rêver de mieux surtout quand la météo prévue est au beau temps. Sont du voyage Betty mon épouse, Jixie et Isis. Tout le matériel chargé dans la voiture et c’est parti pour le camping municipal de St Martin où nous arrivons vers midi. L’accueil est convivial, un espace est dédié aux canicrosseurs, des emplacements plats et pelousés, parfaits pour planter la tente. Quelques participants sont déjà installés comme Jean-François et Christine du Canicross 13 et ensuite arrivent Rachid des Loups Occitans et Sandrine de notre Club.

Le retrait des dossards se fait à partir de 15h et nous apprenons que le parcours a été modifié, que le canicross ne passera pas par le célèbre pont de canoës en raison du niveau élevé de l’Ardèche (petite déception !) et l’arrivée se fera donc sur l’autre rive, à Aiguèze. Nous croisons Laurence et Fabrice, et nous nous donnons rendez-vous vers 17h30 vers la ligne de départ (départ prévu à 18h).
0020pVers 17h30 je commence l’échauffement avec Jixie et quelques instants plus tard on apprend que le départ est reporté à 18h30. Arrêt de l’échauffement, avant de le reprendre un quart d’heure plus tard. Petit briefing fait par le juge de course, il y aura un départ avec 3 vagues de 20 coureurs espacées d’une minute, en fonction des numéros de dossard. Je me retrouve dans deuxième vague avec Laurence et Hiris, Sandrine et Lola.
Quelques minutes avant le départ, l’excitation des chiens commence, les aboiements retentissent, Jixie reste calme, je la caresse pour essayer de prolonger sa placidité. Dès que la première vague démarre, elle y va de ses aboiements et veut courir. Nous rejoignons la ligne de départ au dernier moment, 3-2-1 go ! C’est parti.

Jixie me tracte en restant bien devant, un premier virage à droite et nous passons sur le pont suspendu de l’Ardèche.

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Puis un autre à droite et on attaque la première montée, on s’élève de 50 m sur 500m de distance, Jixie commence à s’écarter et à regarder derrière. Malgré les « devant, devant », elle continue à regarder derrière et à ne pas tracter. Quelques instants pus tard j’aperçois Hiris qui arrive à ma hauteur, et Jixie se remet au travail.

Toujours sur le bitume, Jixie s’est calé sur Laurence et Hiris, nous descendons légèrement sur le village d’Aiguèze où se déroule une brocante. Nous suivons le flot des coureurs [ERREUR !!! Bien se rappeler pour l'an prochain : "suivre, c'est MAL"]... dans le village tout le monde tourne à droite... mais je vois au sol une flèche dans notre direction... je me dis que ce n’est pas normal...  Résultat, nous nous sommes trompés de parcours, nous effectuons une boucle de 500m avant de retrouver le bon chemin.

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Nous sortons du village et les choses sérieuses commencent, 2,5km de montée pour un dénivelé de 150m. D’abord sur une piste puis sur un monotrace, nous courrons sur du gros caillou, le vent assez fort de face, Laurence et Hiris sont devant, je m’accroche pour les suivre, tout comme une autre concurrente avec laquelle on se dépasse à tour de rôle. Par moment à bout de souffle, nous marchons sur quelques dizaines de mètre, je laisse Laurence prendre une certaine avance avant de courir afin que Jixie me tracte pour rejoindre Hiris.

Nous atteignons un monotrace en sous bois, avec au sol de petits cailloux, passage fort agréable mais il ne fallait pas relâcher l’attention. La concurrente qui nous accompagne trébuche devant moi sur une racine, je l’aide à se relever, elle a juste des éraflures sur les mains. On repart, plus loin c’est mon pied droit qui heurte une racine et j’évite la chute de justesse.

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On atteint le sommet, Fabrice est là pour prendre des photos et nous encourager. Un petit coup d’œil sur le magnifique paysage, nous dominons l’Ardèche qui a creusé son sillon dans le calcaire.

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Il faut redoubler d’attention dans une descente très technique et pentue (perte d’altitude de 150m en 1,5km), s’enchaînent des virages serrés avec d’importantes marches. J’apprécie les progrès de Laurence en descente, Jixie contrairement à son habitude se contente de suivre le rythme, ne tirant pas sur la longe. Nous avons un bon rythme le village vu d’en haut grossit vite, il nous a fallut 9 minutes pour retrouver le goudron des premières rues d’Aiguèze.

Je me sens bien, Jixie me paraît bien aussi, on commence à allonger la foulée pour couvrir les derniers 500m, je vais essayer disputer le sprint final avec Laurence et tout à coup c’est le pépin. Je ressens une vive douleur au niveau du mollet droit qui m’impose un arrêt immédiat. Non, je ne peux pas abandonner si près du but. Je parviens en trottinant et boitant à regagner la ligne d’arrivée.

Sentiment partagé, content de la gestion de la course et très déçu par la blessure qui m’empêchera de participer au Canitrail du lendemain. Compte tenu des erreurs de parcours, il n’y aura pas de classement pour cette course. Sandrine et Lola ont donné le meilleur.
Nous sommes tous retrouvés le soir au super apéro offert par l’organisation pour se faire pardonner du balisage plus que moyen du parcours.
Je pense que je vais faire mon possible pour revenir à St Martin d’Ardèche l’année prochaine, tant l’ambiance a été super sympa, et de plus, ce qui ne gâche rien, il y du très bon vin.

Au "menu" le dimanche : canitrail

Le compte-rendu par Sandrine, maitresse de Lola :

Samedi soir, je me couche avec un gros doute, Lola arrivera-t-elle à faire les 11 km du canitrail qui s’est transformé, pour cause de crue de l’Ardèche, en 13 km après notre course d’aujourd’hui. 13 km officiellement, mais ça c’est si l’on ne se perd pas... Pour mémoire, elle a craqué sur le deuxième jour de la course de Maraussan au bout de 2 km...

Dimanche matin, peu avant le départ, Alice, l’organisatrice, fait un dernier briefing sous les aboiements. Je crois comprendre qu’il y a un passage « chaud bouillant » (risque de glissade) non loin du départ et que l’on est autorisé à lâcher les chiens pour ce passage.

Nous sommes dans la vague 2, il doit y avoir 1 min entre chaque vague et c’est le départ. Nous longeons le parking, les concurrents de la vague 3 nous doublent (elle est bien courte cette  minute ou bien c’est des minutes ardéchoises).

Puis c’est l’entrée dans les gorges de l’Ardèche, le paysage est magnifique. Il y a des grandes marches, des trous, cela doit être ça le passage « chaud bouillant »... et non ! Quelques mètres plus loin, "le drame" ! Il y a un passage vraiment difficile : une grande plateforme, au moins 60° d’inclinaison, le tout à 3 mètres au-dessus de l’Ardèche. Si tu glisses, deux options : le plouf dans une eau froide en crue, ou la crêpe sur les rochers. Je lâche Lola, elle s’éclate : je grimpe par ici, je reviens par-là, je crapahute avec les copains, je descends vers l’eau pour dire bonjour au kayakiste qui assure la sécurité.
Nous progressons à la queue-leu-leu, avec plus ou moins (plutôt moins) d’assurance. C’est long, très long, ça fini quand ? La pente se fait plus dure, mais il y a des barres pour s’accrocher. Soudain je glisse, je me raccroche des deux mains sur la barre, je sens mes pieds qui battent dans le vide. Je remonte et je continue ma progression. Lola s’éclate toujours autant. C’est fini, enfin…

ap

(photo : ici la plateforme est parfaitement plate, mais on ne voit pas les 3 mètres de vide entre le rocher et l’eau). Je suis contente de l’avoir fait, je ne me serais jamais risquée sur ce passage sans cette course.

Après une grande côte, un petit passage plus calme, je me retrouve face à une nouvelle difficulté, une pente vertigineuse (33 % mesuré sur mon GPS). Ma réaction, une pensée philosophique ou pas : « J’ai envie de dire oulala ». Je descends doucement, prudence. Soudain je me prends le pied dans une racine. Je bascule la tête la première dans le vide. Je me raccroche à un chêne vert qui a l’indélicatesse de casser mais qui aura l’avantage d’avoir amorti ma chute. Bilan : un cuissard déchiré au genou, un genou écorché ainsi que les mains. Nous n’avons pas fait plus de 4 km.

Le reste de la course se passe plutôt bien, jusqu’à une jolie descente bien roulante. Laurence a pris de l’avance, mais il fallait tourner. Je suis avec deux autres concurrents Elodie et Eric, on ne voit plus Laurence, nous crions « Laurence, Laurence, ce n’est pas le bon chemin... ». Elle revient après de longues minutes...  accompagnée d’une autre concurrente ! [Sandrine est très modeste là, elle m'a sauvé plusieurs fois ainsi, ainsi que d'autres concurrents dépourvus de boussoles ! Mais elle a également accompagné des éclopés, donné à manger à des arrêtés...]

infirmiere hotessedelair conchita supermanette

[Ma vision de Sandrine pendant tout ce trail !]

Nous continuons doucement le chemin vers le retour. J’ai réussi au total à faire trois chutes sur les fesses, une sur le genou, et un superbe ventra-glisse. Lola a été extra, courageuse, motivée à fond jusqu’à l’arrivée. Une vrai petite guerrière, mais si quelques fois, elle s’est retournée avec l’air de dire "allez maman plus vite".

Laurence a trouvé le parcours plus facile que l’année dernière... Je vous laisse juge...

bp

cp

Heureusement, il y avait les ravitaillements avant et après course :-)

dp

 

PS : Encore merci au photographe !

PS [Lau] : Hiris et moi avons "surkiffé" ce trail !!! On rêve de refaire le même, tout pareil, chaque miette (bon sans les cascades de Sandrine) !!!